Brasserie
Je prétends que le monde manque d’audace et c’est la raison pour laquelle nous souffrons. Et je prétends aussi que le rêve et l’imagination, et non la vie plate, demandent de l’audace et détiennent et révèlent les vérités fondamentales, essentielles.
Eugène Ionesco,
Communication pour une réunion d’écrivains, in. Notes et contre-notes
Quelque part, en Afrique, ou ailleurs… dans la guerre du frère contre le frère, l’Eden s’est changé en charnier. Le Cap’taine-s’en-fout-la-mort et le Caporal-Foufafou ont putsché le pays en exterminant les factions adverses et en tuant le président. Ils veulent désormais gagner la confiance de la foule et rétablir un certain ordre économique en vendant de la bière au peuple pour remplir les caisses de l’État, afin de construire une véritable Babylone – ou bien de s’envoler pour Las Vegas…
Pour parvenir à leurs fins, ils ont besoin de faire redémarrer la brasserie, mais Schwänzchen, l’ouvrier, refuse de leur donner la recette, qui est détenue par… une Femme. Magiblanche ! Et quelle femme ! Enceinte ! Allemande ! Meneuse de revue au Moulin Rouge !
Les aspirations personnelles et les rêves de chacun s’entrechoquent… C’est une lutte sans pitié qui apparait dans les tractations… Que voulons-nous ? L’Eden ou Babylone ? Les paillettes ou l’Amour ? La paix des peuples et la démocratie ? Ou bien la gloire et le succès, l’argent et le sexe ?
Entre les explosions des guerres et les feux de la rampe, l’humain n’est jamais à l’abri de ses propres folies et de la confrontation de ses idéaux contradictoires. La ruée vers les rêves peut alors commencer… dans un monde où tout s’effrite et où tout redeviendra poussière.