tout public à partir de 12 ans // 1h

Je prétends que le monde manque d’audace et c’est la raison pour laquelle nous souffrons. Et je prétends aussi que le rêve et l’imagination, et non la vie plate, demandent de l’audace et détiennent et révèlent les vérités fondamentales, essentielles.

Eugène Ionesco,
Communication pour une réunion d’écrivains, in. Notes et contre-notes

Quelque part, en Afrique, ou ailleurs… dans la guerre du frère contre le frère, l’Eden s’est changé en charnier. Le Cap’taine-s’en-fout-la-mort et le Caporal-Foufafou ont putsché le pays en exterminant les factions adverses et en tuant le président. Ils veulent désormais gagner la confiance de la foule et rétablir un certain ordre économique en vendant de la bière au peuple pour remplir les caisses de l’État, afin de construire une véritable Babylone – ou bien de s’envoler pour Las Vegas…
Pour parvenir à leurs fins, ils ont besoin de faire redémarrer la brasserie, mais Schwänzchen, l’ouvrier, refuse de leur donner la recette, qui est détenue par… une Femme. Magiblanche ! Et quelle femme ! Enceinte ! Allemande ! Meneuse de revue au Moulin Rouge !
Les aspirations personnelles et les rêves de chacun s’entrechoquent… C’est une lutte sans pitié qui apparait dans les tractations… Que voulons-nous ? L’Eden ou Babylone ? Les paillettes ou l’Amour ? La paix des peuples et la démocratie ? Ou bien la gloire et le succès, l’argent et le sexe ?
Entre les explosions des guerres et les feux de la rampe, l’humain n’est jamais à l’abri de ses propres folies et de la confrontation de ses idéaux contradictoires. La ruée vers les rêves peut alors commencer… dans un monde où tout s’effrite et où tout redeviendra poussière.

Revue de presse

> Theatrorama, Cathia Engelbach, le 1er mai 2015
« Entre asservissement et guérilla, french-cancan et airs d’opéra, les quatre comédiens revêtent au mieux les teintes diaprées d’allocutions désillusionnées mais sans langue de bois. Magaly Teixiera est parfaite en Joséphine Baker de Bavière ne sortant jamais de scène, Gaspar Carvajal, en rebelle à la dénonce des palabres fallacieuses, redore le blason du surnom accolé à son personnage, Raphaël Plockyn passe de l’uniforme du commandant au tutu en léopard sans rien perdre de la maîtrise de son éloquence et Arthur Viadieu excelle autant en foufou qu’en folâtre. Tous s’accordent à l’abondance et à la richesse d’un théâtre enfiévré et transporté, auquel la mise en scène baroque et cinématographique d’Héloïse Desrivières rend un fidèle hommage, Koffi Kwahulé voyant dans le théâtre, comme dans le septième art, un moyen unique de « dire le monde »
> FROGGY DELIGHT : Par Nicolas Arnstam, avril 2015
« Héloïse Desrivières et sa Compagnie Goudu Théâtre étonne déjà par sa maîtrise du rythme, son inventivité, sa direction d’acteurs précise et ses parti-pris audacieux parfaitement assumés. Avec une équipe homogène de comédiens survoltés, elle impulse un train de folie au texte incroyable et à la verve caustique de l’auteur de « Jaz » et « Big shoot » sur les dérives de la guerre, et livre avec maestria un spectacle réjouissant, brillant, aux airs de vaudeville dynamité dont le rythme ne faiblit pas. Le quatuor de comédiens est épatant. »
> Le souffleur, Par Willie Boy, mai 2015
« Héloïse Desrivières, avec ce spectacle, semble faire un pas important vers son idéal de théâtre, qui rattacherait les mots à leur sensualité, et le désir au ventre et au sexe qui sont ses véritables organes. Sa direction se débarrasse d’un seul coup de l’intellectualité comme de la politesse. Les interprètes s’en donnent à corps joie, les mots sont dévorés, les paillettes jetées à la figure en toute jubilation. On souhaite à cette jeune troupe de continuer dans cette voie prometteuse. Quand à nous, en attendant le prochain spectacle, on ira écrire, manger, boire, vivre et baiser. »